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Bon, d'abord on ne nous a alloué que la moitié de ce qu'on demandait, et en plus l'argent est arrivé avec un an de retard, soit en novembre 2008. Donc on a demandé une avance à l'université (qui a gentiment fourni 1 000€) et une subvention de la région (qui avait commencé à nous rire au nez jusqu'à ce qu'on mentionne le transport en avion Airbus, ils ont alors immédiatement donné 1 000€). L'université partenaire anglaise fournissant un tiers des fonds, on a pu démarrer. Quand à l'Europe, elle a accepté de financer le post doc mais la paperasserie était complexe et le temps de tout faire, l'EU n'a pas pu le payer avant septembre 2008, alors qu'il est arrivé en septembre 2007. Pour trouver les sous manquant, j'ai vendu ma voiture et complété avec un crédit conso. J'ai aussi dû hypothéquer mon chat.
  • Sur les 3 candidats pour le stage post doctoral, nous avons sélectionné un garçon très sympathique, dynamique et serviable, dont j'ai oublié le nom. En plus il était plutôt compétent.

    Un an de post-doc coûte 36 000€ à l'employeur. Le salarié en garde la moitié, l'autre retourne à l'état directement. (Puis il paiera encore 10% d'impôts sur le revenu). Le RTN anglais a bien voulu financer un mois de son salaire. Ensuite il a été payé sur l'argent de ma voiture et enfin sur mon emprunt bancaire. 16 000€ ont suffi, vu qu'on n'avait pas à payer les cotisations ! Je l'ai quand même laissé payer mes intérêts. Pour récupérer l'argent avancé, j'avais prévu de recruter la dernière année un second post-doc bidon qui n'aurait rien fait et m'aurait tout reversé (moyennant un petit pourcentage).

  • nov 2007 Achat du matériel (clous, vis, chevilles, et portemanteau mural)
    Mission :
    • Départ de l'Université de Toulouse
    • Arrivée au laboratoire IKEA* de l'Université de Portet-sur-Garonne
      *IKEA : Interactions Krypton-Erbium Atomiques
    • Chargé de mission : le post-doc

    Pour cette première mission, on a décidé, Hubert et moi, d'accompagner le post-doc. En plus il nous fallait des meubles. Comme je n'avais plus de voiture, on est tous montés dans celle du post-doc. La mission s'est bien déroulée au début, sauf quand il a fallu prendre la sortie "Centre commercial", qu'on a ratée. On s'est retrouvé sur l'autoroute, à devoir payer le péage. Ensuite on s'est perdu. On est arrivés à 30mn de la de la fermeture du laboratoire. Comme on avait plus assez de sous (à cause du péage et de l'essence) on a juste acheté les clous et les vis. Hubert a piqué des chevilles et les a planqué dans la chemise du post doc. Avec son air gentil, personne ne s'est douté de rien.

  • avr 2008 Première invitation de 2 membres du pôle anglais du RTN Drill en vue du perçage des trous.
    Le RTN Drill est propriétaire d'une perceuse à percussion, ainsi que d'un jeu de forets Béton, HNN, et Bois.
    Objectif de la rencontre : repérage des lieux, prise d'un échantillon du mur (mini-carottage).
    Restaurant prévu : Franquette Toulousaine (2 étoiles au guide Duchemin)

    Y'a pas à dire, ils sont fortiches les engliches. James et Chris sont arrivés à l'heure en avion puis taxi, avec leur matériel de très bonne qualité. Ils parlaient un anglais tout aussi impeccable que leur costume. Le carottage s'est bien passé. Le post doc s'est mordu la langue en s'électrocutant lors du premier essai. On a bien rigolé. (Note: il semble qu'il soit difficile de rigoler avec une langue mordue. Il faudrait peut-être creuser la question. Je pense que ça ferait un bon sujet de thèse pour mes collègues anthropologues). Comme le post-doc n'avait pas de sécu (vu que je le payais directement, comme expliqué ci-dessus) on a dû se débrouiller pour le soigner avec des copains de la fac de médecine. Ensuite on a trouvé un doctorant pour recommencer le carottage dans un autre mur du bureau (avec des bottes en caoutchouc et un gant isolé). On a réparé nous même le fil électrique sectionné avec un domino. Il a d'ailleurs créé un début d'incendie 2 jours plus tard, heureusement ça a coïncidé avec une inondation à l'étage au dessus (projet ANR Ba-tht-ub de l'IMFT). Le resto était fort bon. Le post-doc a voulu venir. Nous avons accepté mais il a dû payer son menu sur ses fonds, car nous ne l'avions pas budgété. Avec sa langue pas tout à fait guérie, la vinaigrette lui faisait faire des grimaces : on a bien rigolé.

  • avr 2008 Analyse de la Carotte par le Laboratoire de Géologie de l'Université de Toulouse.

    Comme le labo est juste à côté, on y a emmené la carotte le lendemain. Hubert a essayé de leur donner le légume éponyme : la nana du labo de géologie a tiré une de ces tronches… Trop con le Hubert ! Bon, au bout d'une semaine et pour 500€ on savait non seulement qu'il s'agissait de béton haute performance, mais on avait en plus sa composition isotopique. En tout cas c'était bien du matériau plein, ce qui confirmait le pré-sondage par chirosonographie (technique qui consiste à tapoter le mur à la main et deviner sa nature en fonction du bruit ainsi obtenu). Pas de bol, j'aurais préféré une cloison, c'est quand même moins chiant à percer. La composition isotopique a révélé un excès du ratio 82Kr/84Kr dans les cristaux de feldspath des petits cailloux du béton, ce qui veut dire que ces gravillons proviennent des granites de la région de Los Angeles, probablement ceux d'Hollywood. On a donc contacté des collègues d'UCLA pour leur demander de nous envoyer des forets américains, mieux adaptés à ce béton. C'est quand même beau la science, non ? Ah, et aussi mon chat est mort, c'est déjà ça de moins à rembourser aux banques.

À suivre…