En voici une de pauvre qualité mais chargée d'histoire. Collage de 3 photos prises par l'atterrisseur Huygens lâché en 2004 par la sonde Cassini lors de sa mise en orbite autour de Saturne. Huygens s'est posé sur son plus gros satellite, Titan, en prenant des photos de basse résolution et en mesurant divers paramètre, pendant sa descente sous parachute et durant quelques heure au sol. Titan est la seule lune du système solaire à posséder une atmosphère dense, essentiellement constituée d'azote, d'un peu de méthane, et d'un tout petit peu de molécules plus complexes qui la rendent opaque. À cause de cette opacité, l'aspect de sa surface était inconnu. On soupçonnait la présence de pluie de méthane ou d'éthane, et de lacs correspondant. Hyugens s'est posé non loin d'un réseau fluvial, probablement asséché, que l'on devine sur cette image. La zone noire serait une ancienne mer. Attention, il règne là bas des températures de -180°C, c'est l'eau gelée qui y joue le rôle que la pierre joue sur Terre. Des fleuves de méthane creusant leur lit dans des montagnes de glace, voici un monde étrange qui contraste avec sa photo aux accents familiers : on jurerait voir la reconnaissance aérienne d'une côte par mauvais temps.
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Vue en rayons X de l'objet central de la nébuleuse du crabe, par le télescope spatial Chandra en 1999.
Il faut y voir un nuage de gaz/poussières/débris en rotation autour d'une étoile à neutrons (invisible sur l'image) en rotation rapide, et qui est le reste d'une étoile dont l'explosion a illuminé le ciel en 1054.
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La même en 2008
Image aux rayons X prise avec un temps d'exposition 12 fois plus long (ne faites pas attention à la couleur, elle est arbitraire).
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Un horizon martien, vu depuis une orbite rapprochée par l'un des "Viking Orbiter".
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Cette image impressionnante donne l'illusion de voler au dessus des montagnes martiennes.
Le soleil ras allonge leurs ombres, l'atmosphère diffuse sensiblement la lumière.
Cette même atmosphère a un aspect stratifié à l'horizon.
On apperçoit un bout du cratère Galle (surnommé "Happy Face").
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Il s'agit d'un montage réalisé à la main à partir de 4 images trouvées sur le PDS (Planetary Data System).
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Saturne vue par Voyager 1, en 1980. © Calvin J. Hamilton
Elle a longtemps été mon image préférée, malgré le bruit important.
On observe sur cette photographie quantité de phénomènes optiques. Avant de les commenter, il faut donner quelques précisions :
- Les petits points circulaires flous sont dus au système photographique de la sonde. (Y a-t-il également des lunes ?)
- Cette photo est un assemblage (mosaïque) de photographies plus petites. Il y a des différences d'exposition entre les morceaux.
- Le montage a été réalisé par
Calvin J. Hamilton.
- Peu de traitements semblent avoir été effectués (la plupart des photos publiées sont retravaillées pour en améliorer le contraste, la régularité, enlever les erreurs et les distortions géométriques)
- Les ingénieurs ont volontairement demandé à voyager de surexposer la planète.
- Les sondes voyager n'ont fait que passer près des planètes qu'elles visitaient, à des vitesses de plusieurs kilomètres à la seconde.
Quelques phénomènes optiques que je suis capable d'observer :
- La réflexion de la lumière du Soleil sur les anneaux éclaire la partie obscure d'un des deux hémisphères
- L'ombre portée de Saturne sur ses anneaux
- L'ombre portée des anneaux sur la planète
- Cette ombre étant fine, c'est que la lumière du Soleil arrive presque parallèlement aux anneaux. Aussi sont ils très faiblement éclairés, c'est pour celà que Saturne a été surexposée : de façon à bien voir les anneaux.
- Transparence variable des anneaux, visible sur la portion passant devant la planète
- Le bord de la planète (limbe) que l'on voit par transparence donne l'illusion de se décaler entre deux portions d'anneaux. Cela peut-être dû à un phénomène de réfraction, mais je pense plutôt que c'est dû à un effet de halo plus ou moins intense.
- Absence d'étoile de fond : elle sont trop peu lumineuses.
- Anneau fantomatique
- Lueur sur le limbe de la face obscure
Les taches claires et transverses sur les anneaux ne sont pas une illusion d'optique : ils sont dûs à une répartition différente des particules de poussières de l'anneau, due à l'influence du champ magnétique de Saturne.
Sachez que depuis la Terre, vous ne pourrez jamais observer Saturne sous un angle d'éclairage pareil.
Ci-dessous, une photo analogue prise 25-30 ans plus tard par la sonde Cassini en orbite autour de Saturne.
Mighty Io
On a l'habitude des images colorées de la planète* Io, celle des quatres grosses lunes de Jupiter qui en est la plus proche. Une dominante jaune, blanche et brune, piquée de lacs noirs, certaines auréolés de rouge. L'essentiel ce ces nuances vient de l'élément souffre qu'éjectent les immenses geysers.
Malaxée par les forces de marées dues à sa proximité avec la planète géante, Io subit un volcanisme exubérant. Il y a en permanence plusieurs volcans ou geysers actifs à la fois. Ils éjectent principalement de la lave basaltique pour le premier et du souffre et des composés souffrés pour le deuxième. Ceux-ci forment des panaches circulaires s'élevant à très haute altitude. Sur les images en couleurs, les panaches sont bleus.
Cette photo fait partie d'une série prise en février 2007 par la sonde New Horizons. En route vers Pluton elle profitat d'une manœuvre d'assistance gravitationnelle par Jupiter pour prendre des photos du système jovien. On y voit un panache particulièrement impressionnant : il parraît qu'il atteignait 300km d'altitude et ses retombées vont vraisemblablement 2× plus loin. La vitesse d'éjection était de l'ordre du kilomètre à la seconde ! Mais le plus beau, c'est l'ombre qu'Io projette sur le panache . Cela lui donne un relief plus prononcé, on réalise alors mieux la puissance en jeu.
Que voyons-nous d'autre ? Un point très brillant à la base du panache : c'est cœur de l'éruption. La lave y surgit nettement moins haut, c'est elle qui dégaze le souffre nourissant le panache.
On devine deux autres panaches plus petits sur le limbe en haut à droite et en bas à droite, dont les sources sont vraisemblablement sur la face opposée à la sonde. Le sommet d'une montagnes située dans la partie obscure près du terminateur (limite jour/nuit) est encore illuminé alors que sa base est déjà plongée dans le noir.
Pourquoi voit-on la partie du panache située à l'ombre ? D'une part j'ai cru comprendre que le constraste de cette partie a été agmentée par logiciel, de façon à la rende plus visible.
Elle serait éclairée par Jupiter. Je pense que le panache a trop refroidi dans son expansion dans le vide pour que sa chaleur propre suffise à émettre dans les longueurs d'onde de la lumière visible ; par contre je m'interroge sur deux autres sources possibles d'illumination : sa partie éclairée ainsi que le point brillant.
Ci-dessous, trois photos du survol (cliquez pour agrandir). Sur les deux premières, tout ou partie de la face opposée au Soleil est éclairée par la lumière solaire réfléchie par Jupiter. Sur la dernière (identique à celle ci-dessus), on ne voit qu'un fin croissant ainsi éclairé.
Notez sur l'image de gauche comment la lumière rasante met en valeur le relief des montagnes. Notez également leur taille : certaines seraient grandes comme l'Everest ! Mais leur forme est tellement étrange : on dirait de gros blocs posés de biais.
(Liens. Les trois photos :
gacuhe,
centre,
droite ; la même
en couleur ; toutes les photos publiées par l'équipe de
New Horizons ; regardez en particulier l'impressionnante
animation)
© ESA
L'atterrisseur Philae, passager de la sonde spatiale Rosetta, observe Mars survolée durant une manœuvre d'assistance gravitationnelle.
On croirait regarder par le hublot d'une navette spatiale.
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Lien)
Japet, la planète* noix Yin-Yang.
En cliquant sur une trois photos vous accédez à une image en plus haute résolution.
On sait maintenant qu'il s'agit d'une lune de glace recouverte sur sa moitié d'une couche (de 30cm en moyenne ?) de matériau sombre. Sur l'image de gauche, le bourrelet équatorial est évident, et donne à Japet l'aspect d'une noix.
L'image du centre en haute résoution est particulièrement belle, un exemple où la qualité rejoint l'esthétique.
(Liens
gauche,
milieu,
droite)
Je ne peux m'empêcher de penser que ce rocher martien me jette un regard menaçant en montrant ses crocs. Photo prise par le rover Opportunity, montrant deux sphérules d'hématite (
blueberries).
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L'œil du cyclone.
Oui, il y a
ça au pôle sud de Saturne. Cet ouragan est grand comme la Terre.
Pour plus d'info.
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Lien)
Le soleil se couche... Sur Mars. (
Lien)
Reflet du Soleil sur un lac de Titan.
Je trouve très puissante cette image floue. Notez qu'elle a été prise en infrarouge : la couleur a été artificiellement choisie pour ressembler avec celle que Titan a pour nos yeux.
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Un pur moment de poésie.
Les orbites variées de la sonde Cassini autour de Saturne lui permettent de prendre des photos sous des angles intéressants.
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Dalmatien ?
Japet est une lune de glace de saturne, dont la moitié de la surface est recouverte d'une fine couche de matériau noir. Certaines photos ressemblent au pelage des dalmatiens.
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L'esthétique propre des paysages spatiaux.
À d'autres endroits, la couverture est beaucoup plus importante.
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Les images de cette page viennent de la NASA/JPL/Space Science Institue ou de l'ESA. Dans le second cas je l'ai indiqué. Sinon c'est la NASA. L'une d'entre elle est un collage que j'ai fait d'images de la NASA.
*Ignorant volontairement les recommendations de l'UAI, j'appelle planète tout corps suffisamment grand pour être sphérique ou presque, et qui n'est pas classé comme une étoile : autrement dit je prends une définition physique et non pas orbitale. J'appelle lune tout corps d'origine naturelle et en orbite autour d'une planète. Ainsi Japet et Io sont à la fois planète et lune.